Pendant très longtemps, j’ai été persuadée que c’était mon mental qui décidait si une situation était stressante ou non. Mais grâce à l’approche somatique, j’ai compris que cette évaluation se jouait bien plus bas, dans mon corps, via un processus inconscient appelé : la Neuroception. La Neuroception, c’est la capacité automatique de notre système nerveux autonome à détecter, sans que l’on en ait conscience, si notre environnement — interne et externe — est sûr, dangereux ou menaçant pour notre survie. En réalité, ton système nerveux autonome ne se pose qu’une seule question : « Est-ce que je suis en sécurité ou est-ce que je suis en danger ? ». Pour y répondre, il analyse en permanence une quantité impressionnante d’indices très subtils. Cela peut être un ton de voix, une posture, un bruit particulier, une lumière trop forte, un micro-changement dans l’expression du visage de l’autre. Mais cette lecture se fait aussi de l’intérieur : une variation du rythme cardiaque, une tension musculaire soudaine, une sensation digestive inhabituelle… Tout est pris en compte. Et surtout, cette détection repose sur une mémoire implicite. Elle s’appuie sur l’ensemble des expériences passées, notamment celles qui ont laissé une empreinte émotionnelle forte. À partir de là, la neuroception choisit une réponse corporelle : détente, vigilance, agitation, figement. Sans même que nous ayons le temps d’y réfléchir. Autrement dit : on ne pense pas notre sécurité, on la ressent avant tout dans notre corps.